Hommage d’une fille à son père

Hommage d’une fille à son père

Ce film retrace l’enfance, la jeunesse et le travail du réalisateur malien Souleymane Cissé. Son rapport avec sa famille, ses collègues et ses amis.

Hommage des JCC à Souleymane Cissé :
une lumière malienne sur grand écran !

Hommage d'une fille à son père


Sous le ciel du Mali, les villages prennent vie,
« Yeelen » éclaire l’ombre, mystère et magie.
Les voix des anciens résonnent dans le vent,
Cissé capte le temps, le rêve et le sang.
« Finye », « Baara », l’histoire tisse ses liens,
Fidèle aux racines, aux rites, aux chemins.
Entre fleuve et dunes, filmer devient une danse,
Et le Mali se raconte au rythme de sa présence.

 

Dans le cadre de l’hommage rendu par les Journées Cinématographiques de Carthage à Souleymane Cissé, le film ´Hommage d’une fille à son père’ (2022), réalisé par Fatou Cissé, se dévoile comme un voyage poétique et lyrique au cœur de l’héritage cinématographique du Mali.

Fatou Cissé nous invite à marcher dans les pas de son père et à explorer, avec lui, les paysages de ses souvenirs. Le cinéma y apparaît comme un langage essentiel, un outil pour raconter l’histoire, les luttes et les rêves d’un continent. À travers cette déambulation, se dessine le parcours d’un homme profondément engagé, pour qui filmer a toujours été un acte politique et réflexif.

Les gestes et les confidences de Souleymane Cissé se dévoilent avec une douceur qui touche l’âme. La bande sonore, subtile et immersive, accompagne le récit grâce aux mélodies maliennes, ancrant le film dans une sensorialité forte et chaleureuse.

Le film n’élude pas les obstacles rencontrés par Souleymane Cissé au fil de sa carrière : la censure, les tensions politiques ou encore les résistances suscitées par des thématiques audacieuses pour leur époque. Toutefois, Fatou Cissé choisit de ne pas s’attarder sur la polémique. Elle met plutôt en lumière la résilience et la détermination de son père, soulignant l’impact durable de ses films et leur résonance bien au-delà des frontières africaines.

Chaque plan de coupe est envoûtant, comme suspendu dans le temps, telle une respiration entre les images d’archives et les témoignages d’amis, de collaborateurs et de grandes figures du cinéma international : Martin Scorsese, Costa-Gavras ou encore Spike Lee apportent un regard extérieur et prestigieux sur le parcours de ce réalisateur malien.

Le point fort du documentaire réside sans doute dans sa perspective filiale. Le regard d’une fille sur son père offre une lecture à la fois intime et universelle : celle d’un homme dont l’engagement artistique a traversé les époques et influencé des générations de cinéastes. Cette proximité confère au film une sincérité précieuse, sans jamais sombrer dans l’idéalisation excessive.

D’un point de vue esthétique, le documentaire adopte un rythme fluide et contemplatif. Entretiens, images d’archives et moments de vie privée s’entrelacent avec pudeur, créant une véritable proximité avec le spectateur, qui devient témoin d’une histoire familiale et culturelle. Cette approche rend le récit émotionnel autant qu’instructif.

Le film séduit par sa richesse documentaire et son authenticité, on peut parfois regretter un manque de recul critique sur certaines œuvres du cinéaste ou sur les contextes politiques et sociaux qui les ont entourées. On peut également noter l’absence des Journées Cinématographiques de Carthage et de Tunis, pourtant jalons majeurs dans le parcours de Souleymane Cissé, qui y a été largement consacré : Source d’inspiration (1968), Baraa (1978) y reçoit le Tanit d’argent, Finyé (1982) le Tanit d’or, avant que Yeelen (1987) ne confirme cette reconnaissance. Interrogée à ce sujet, Fatou Cissé a précisé que le contexte de la pandémie de Covid-19, conjugué à un manque de temps pour entrer en contact avec les JCC, explique cette absence. Néanmoins, l’essentiel du film se trouve ailleurs : dans sa capacité à transmettre un héritage vivant, celui d’un homme passionné par le cinéma et profondément attaché à son identité culturelle.

Fatou Cissé signe une œuvre élégante et sensible, qui touche autant le spectateur passionné d’histoire du cinéma que celui en quête d’émotion et de récit familial.

Fadoua Medallel | Décembre 2025

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